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Question à… Josiane Voisin, ergonome (Cabinet MB2) Usage du téléphone : choisir le moment où je suis joignable

En train de téléphoner pour l’exploitation, je viens de perdre trois points sur mon permis de conduire. Ce rappel à l’ordre m’a fait l’effet d’un électrochoc. Quand mon portable sonne, je réponds presque par réflexe. Ce comportement aurait pu me coûter bien plus cher. Comment modifier mes habitudes ?

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Conduire ou téléphoner

Quelqu’un qui travaille beaucoup a facilement l’impression d’être inactif au volant. Et se dit alors qu’il est disponible pour répondre au téléphone. Mais en agissant ainsi, on se met en situation de double activité. Avec tous les risques que cela comporte et la fatigue que cela génère. Il n’est pas question ici de remettre en cause les acquis du portable. Il a apporté souplesse et confort aux agriculteurs. Il leur permet de mieux articuler vie professionnelle et privée. Simplement, comme tout outil, il faut le maîtriser au mieux.

Évaluer sa disponibilité

Quand son téléphone sonne, l’agriculteur doit se demander s’il est disponible ? Pour qui ? Et pour quoi ? À mon sens, ces questions sont prioritaires. Elles doivent devenir un réflexe. Si la banque vous appelle pour étudier un élément de votre dossier de prêt alors que vous êtes en train de traire, ce n’est pas le bon moment. Votre réflexion risque d’être faussée et vos réponses de manquer de pertinence.

Savoir si vous êtes disponible, ou pas, permet d’adapter votre réponse. Nos portables sont capables de gérer ces situations. La messagerie est la base mais vous pouvez aussi créer des sonneries différentes, par exemple pour votre famille ou le salarié de l’exploitation. L’affichage du numéro appelant permet, quant à lui, de repérer d’éventuels appels urgents. Pour les réponses factuelles, le SMS est tout adapté. Il permet de donner et recevoir une information sans être dérangé.

On peut également évoquer le « dictaphone » ou la fonction « bloc-notes ». Au champ, si vous n’avez ni papier, ni crayon, ils seront bien utiles pour garder une trace de ce qui vient d’être convenu et soulager votre mémoire.

Fixer une organisation

Je rencontre de plus en plus d’agriculteurs qui dédient un moment de leur journée ou de leur semaine au travail de bureau. De cette manière, ils dissocient leur travail de dirigeant des tâches opérationnelles. Si on reprend l’exemple du banquier, on lui proposera de se rappeler sur cette plage horaire. Enfin, n’oubliez pas que vos interlocuteurs seront d’autant plus enclins à respecter votre organisation que vous expliquerez vos disponibilités et tiendrez compte des leurs.

Propos recueillis par Anne Mabire

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